GRAND RAID VERBIER BCVS 2021 Alain

  • Par AlainP
  • Le 24/08/2021
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Salut les vététistes du cct,
Un petit récapitulatif sur ma participation au Raid Verbier 2021 (appelé aussi Grand Raid BCVS). J’espère partager avec vous cette expérience formidable, et aussi vous donner envie d’y participer un jour…
Ce raid est une longue distance en montagne, classé parmi les plus beaux et aussi les plus longs raid vtt sur une journée en Europe.
Ayant à plusieurs reprises participé à des évènements type « MB Race », URLM (Raid la Meije) et Trans Maurienne, j’ai eu l’occasion de croiser des vététistes qui m’ont venté la qualité d’organisation et les panoramas à couper le souffle du raid Verbier.
C’est donc tout naturellement que ce Raid c’est vu proposé à la soirée Défi 2019, Jérôme et moi s’étant alors inscrits pour l’édition 2020 !!...
Vous Connaissez la suite… Edition 2020 annulé cause COVID, restait le choix de maintenir ou pas sa participation sur 2021, ce qu’hélas Jérôme n’a pas pu faire, ayant des évènements familiaux prioritaires…(Wellcome Louise !!).
J’ai maintenu ma participation, me disant qu’il faudrait arriver relativement correctement préparé sur ce raid (pas facile car juste après la période de vacances) et que ce serait dans tous les cas une bonne préparation à L’URLM prévu dans 1 mois.
C’est donc seul, que je me suis rendu à Sion, ville romande au pied des montagnes, afin de passer le « contrôle technique obligatoire » de mon vtt et obtenir ma plaque de cadre, nécessaire…
(En Suisse, pas besoin de certificat médical ou licence vtt, seuls les freins doivent être bien opérationnels …)
Plaque de cadre et kdo de bienvenue en poche, me voilà parti pour Verbier (Station de ski à 1h de Sion, ou sera donné le départ Samedi matin). Je suis en Van et la première difficulté est de trouver une place pas trop en pente pour me garer et passer la nuit… Nombres de vététistes baroudeurs on fait comme moi et je suis obligé de monter à 3km du départ pour trouver une place … (un peu en pente tout de même) ; il est 19h, je dois préparer le vélo, le repas, l’équipement et me coucher pas trop tard pour un réveil 5.00 ; le temps de faire tous ca (petit tour de vélo, pattes aldente + viande blanche), je vais me coucher (il est déjà 21.30).
5.00, le réveil sonne et me tire d’un sommeil réparateur, à ma surprise et malgré la position un peu en pente du van, j’ai super bien dormi !!
PDJ avec café, œufs, tartines, bananes, jus (je me force à bien manger car je sais que le prochain vrai repas sera loin…) Déjà des vtt avec leur feux avant éclairés fendent la nuit et passe devant moi pour rejoindre la ligne de départ.
Je me speed un peu (faudrait quand même pas rater le départ d’une telle journée) … dernier check List, je ferme à clé et je pars en descente rejoindre la ligne de départ, il est 6.10 je suis en shorty et teeshirt, la météo s’annonce idéale.
Ça y est j’y suis, le départ va être donné, je sais que mon premier coup de pédale sera le début d’un long effort et je sais aussi que je vais découvrir de superbes paysages…
Le départ est à 1500m, en monté par une route (que je viens de descendre…) avant de rejoindre une piste, les écarts se font donc rapidement et nous amènent à 2200m ou une première descente en sous-bois, succession d’épingles sur une terre ou l’adhérence est parfaite, me donne envie d’accélérer… Calmons le jeu et profitons de l’instant, la route est longue…
En Suisse, le vélo est roi ; toutes les routes sont fermées à la circulation pour cause de raid … donc pas vraiment de balisage mais des rubalises fermant chaque intersection nous permettent de ne jamais se tromper… Quelques flèches quand mêmes de temps à autres…
Et s’est parti, les autochtones sont tous sur leur palier pour nous encourager, avec enfants, cloches, mêmes quelques longues pipes en bois typiques dont j’ai perdu le nom…
Jusqu’à Hérémence (km 50) les montées et descentes s’enchainent, rien de très technique mais pas que du facile non plus, mix de roulant et forestier ; les ravitos sont top, ici on ne descend presque pas de vélo, garé en épi, on nous donne gourdes avec ou sans produit d’effort, on les dépose un peu plus loin sur des nylons disposés le long du parcours, fruits, fromages barres…tout est très bien huilé.
Ça continue et ça se corse un peu, la montée sur Mandelon est raide,« steep » disent les Anglophones avec qui je discute…(pas eu besoin de google trad pour comprendre…) ;
Les kms restants sont affichés tous les 15 km environ … (c’est un peu dur car au km 75 il est affiché reste 50km… ce qui n’est pas une paille…) je préfère du coup saucissonner ma course et me dit que dans 30km j’aurai passé les 100…C’est mieux pour le moral…
Mandelon passé, je redescends sur Evolène, traversée de paysages magnifiques, et de petites stations de ski sans aucune grosse infrastructure, que des « petits chalets » qui doivent quand même couter bonbon, mais c’est magnifique !!
Les Suisses sont cool et très généreux sur les encouragements, je comprends que c’est aussi pour eux un jour particulier et ils ont à cœur de montrer le respect qu’ils ont pour ceux qui tente ce raid, du premier au dernier.
A Evolène, (km90) gros ravitaillement car le plus dur arrive… Le speaker rappelle les barrières horaires à « Eison » et « la Vielle », je suis dans un timing correct (3/4 d’heure d’avance sur la barrière horaire) ce qui m’autorisera quelques poses photo…
Et c’est reparti, la plus grosse ascension est celle de Eison à l’A vielle (du nom d’un Alpage) 1500 à 2400 qui seront suivis du portage (poussage) du pas de Lona.
La montée sur l’A Vielle est longue et au soleil (nous sommes au-dessus des sapins), je suis au même rythme qu’un groupe de 4 à 5 vététistes et ça devient dure … On passe les 100km et les jambes commencent à piquer… (les fesses aussi…) certains s’arrêtent pour repartir, d’autres se mettent en danseuse pour soulager le popotin, je fais comme eux, c’est quand le ravito de ‘AVieille ??
Le voilà enfin, pas trop tôt, celui là va faire du bien…
Moins bonne nouvelle, ce que je vois devant moi, c’est bien des vététistes dans les lacets de Lona qui poussent leur vélo (30% de pente sur 1 bon km) ça va être coton…
Il parait qu’après ce portage, c’est quasiment fini, on sera au KM 110, une petite descente une petite remontée et la grosse descente (13km) sur Grimentz
Je m’accroche à l’idée qu’après se portage, c’est quasi fini, car ce portage est vraiment dur et vraiment long (4 à 5 fois celui du Galibier pour ceux qui connaissent l’urlm) en un tout petit moins pentu.
Les encouragements des bénévoles et marcheurs sont bienvenus, on est à 2787m en haut du pas de Lona, 110 km dans les pattes et le corps commence à dire… (c’est pas bientôt fini ??...)
Ça y est, j’y suis Lona est atteint, on voit au loin les tentes du dernier ravito qui marquent le début de la descente sur Grimentz, petite descente, petite remontée et c’est la dernière descente (2792 à 1570) soit -1200, grosse et belle descente un peu technique, j’assure ma descente en commençant déjà à me remémorer ces moments alternant fascination devant un tel paysage, satisfaction de réussir ce challenge, gentillesse et empathie des bénévoles et spectateurs.
Il est bientôt 18H, le speaker annonce « Alain Pailhes Frankreich 11.46 !! » je regarde mon GPS, 123km 4900D+… Et je me dis : Ça s’est fait… !!

Restera 1 heure d’attente, 2 heures de bus pour rejoindre Verbier, la remontée vers mon van à vélo de nuit vers 21.30, une douche à l’eau froide… petit repas et dodo !!
C’était Génial, super journée, super météo, ce massif Suisse est magnifique et je me suis promis d’y retourner, hivers ou été.
Pour ceux qui seraient tentés, le raid se fait sur 36, 70 ou 125 km, distance à choisir à l’inscription car c’est le lieu de départ qui change.
Il faut être bien préparé, c’est roulant mais parfois technique, la distance et le long portage sont la partie difficile, aucun passage très technique ou dangereux.
En espérant vous donner envie de participer à d’autres évènements similaires, à très bientôt sur nos chemins préférés…

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